Louise Wimmer
Cela faisait quelque temps que je voulais voir ce film, mais comme j'ai mis du temps à réagir, j'ai dû chercher pas mal pour trouver une salle qui le programmait encore; il ne fait pas se leurrer, ce n'est pas "la vérité si je mens3" et la programmation se réduit comme peau de chagrin. Et pourtant quel dommage, ce film a reçu 11 nominations dans différents festivals et 3 prix !!!
Voici ce que j'en ai pensé
LE SYNOPSIS :
Louise Wimmer, 48 ans, sort d'un divorce douloureux; elle a laissé derrière elle sa vie d'avant. Sa seule richesse, sa voiture dans laquelle elle vit et dort. Elle survit grâce à de petits boulots, du ménage essentiellement. Le film nous emmène dans son quotidien fait de galère et de débrouille, mais aussi d'amitié et de rencontres. Et le but de Louise est d'avoir un appartement bien à elle pour se sentir libre et commencer une nouvelle vie.
Ce que j'ai le moins aimé dans ce film :
Ce film est construit comme un documentaire, avec une succession de plans qui certes ont un lien entre eux, mais qui n'aident pas à la compréhension de l'intrigue (bien que celle-ci soit simple). Le film aurait tout aussi bien pu être une page (certes un peu plus longue) du JT consacrée aux sans-abri, ou aux mal-logés. Ceci est la seule critique que j'apporterai.
Ce que j'ai aimé :
- l'actrice principale : Corinne Masiero, que je ne connaissais pas avant; naturelle, vraie, excellente interprète, donne une véracité touchante à ce rôle de femme, perdue, abandonnée, mais toutefois qui garde une volonté de s'en sortir et qui fait tout pour. Dans la dèche, Louise reste une battante.
- ce film m'a énormément touchée, du fait que l'héroïne était une femme, à la merci de la rapacité des hommes, de leur désir de profiter des faiblesses d'une femme qui n'a rien. Or Louise reste digne, elle ne veut pas qu'on profite d'elle, elle veut bien se donner mais uniquement pour le plaisir ou l'amour, mais pas pour de l'argent, même si elle en aurait bien besoin.
- mais il m'a aussi beaucoup angoissée : la situation de Louise nous fait entrevoir avec quelle facilité on peut se retrouver à la rue avec rien, pas de toit, avec obligation de faire sa toilette dans les douches des aires d'autoroute ou des stations d'essence; il suffit d'un grain de sable dans l'engrenage, et un jour tout bascule, on se retrouve SDF. Et c'est à ce moment-là qu'on se rend compte qu'on doit se battre contre le monde entier, l'administration qu'il faut secouer, la rapacité des autres, et qu'on doit affronter la solitude, la peur des agressions, les regards de condescendance, les humiliations.
Si vous souhaitez le voir, il va falloir faire vite; à mon avis il va être balayé par les grosses productions qui arrivent sur le marché.