Laura Kasischke

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Je vous ai déjà parlé de cette romancière américaine là, très connue aussi pour ses poèmes. Et comme je suis un peu du genre à persévérer dans la lecture d'une oeuvre d'un écrivain si ce que j'ai lu m'a plu, je finis "A moi pour toujours" de cette même romancière.

Je dois vous prévenir que malgré les titres un peu raccoleurs, ce ne sont pas des romans de gare, ni fleur bleue, ni faisant partie de la collection "Arlequin"; on pourrait le croire en voyant les titres "en un monde parfait" ou "à moi pour toujours".

Que dit la 4ème de couverture :

"A moi pour toujours" : tel est le billet anonyme que trouve Sherry Seymour dans son casier de professeur à l'université un jour de St Valentin. Elle est d'abord flattée par ce message qui tombe à point nommé dans son existence un peu morne. Mais cet admirateur secret  obsède Sherry. Une situation d'autant plus troublante que'elle est alimentée par le double-jeu de son mari. Sherry perd vite le contrôle de sa vie, dont l'équilibre n'était qu'apparent, et la tension monte jusqu'à l'irréparable... Laura Kasischke peint avec talent une réalité américaine dans laquelle tout, y compris le désir, semble bien ordonné."

Mon avis :

Je dois reconnaître que la 1ère partie est un peu lente, les questionnements de cette mère de famille américaine, de ses tribulations entre son boulot de prof, ses prises de tête sur les rides, le temps qui passe, le corps qui s'affaisse, la pluie ou la neige qui tombent, sa libido défaillante. Et pourtant, inexorablement, j'ai été prise au piège des phrases, des lieux, des situations. Et comme l'a dit Frédéric Ferney du Point "on ouvre le livre et on ne le lache plus"; c'est ce qui m'est arrivé.

Imperceptiblement, on assiste à la renaissance sexuelle de cette quadragénaire; on assiste, ébahis, à la perversité du jeu amoureux qui s'installe entre elle, son amant et son mari. J'ai été emportée par le drame qui se profile.  Dans la dernière partie de son roman, Laura Kasischke abat sa dernière carte. Le quotidien devient un effrayant cauchemar. On se croirait véritablement dans la banlieue de Wistéria Lane ; entre secret de famille, horreur et résignation. Mais cette fois, l’humour ne fait pas partie du tableau… Là, tout n’est que troublante vérité. C’est noir, très noir.

Tout comme dans "en un monde parfait", l'héroïne est une femme; leur histoire est très banale au début, très middle-class américaine, et puis un évènement extérieur survient, et tout bascule dans leur vie, leur entourage. La vie dorée bien policée, devient un cauchemar, on bascule dans l'horreur.

Si vous voulez en savoir plus sur cette auteure, et comprendre pourquoi elle écrit de telles horreurs, je vous invite à aller lire l'interview qu'elle avait accordée à François Busnel en octobre 2011, où elle a dit entre autre : "Je m'intéresse aux personnages ordinaires, mais je veux qu'il leur arrive des choses extraordinaires". Je vous mets le lien pour lire cette interview :

http://www.lexpress.fr/culture/livre/laura-kasischke-je-souhaitais-travailler-sur-les-fantomes_1042763.html

Et vous l'avez-vous lu ? si oui, quelles ont été vos réactions ?

Comments

[joelle]

@Elisabeth : c'est vrai, je suis un peu compulsive dans mes lectures, enfin pour quelques auteurs seulement ! Bonne journée à vous





@MyDiscoveries : c'est effectivement très noir, introspectif, assez pessimiste, l'âme humaine y est souvent mise à nu, mais c'est passionnant à lire. Kasischke met toujours en évidence le pire de l'être humain.

Bonne journée.

[My discoveries]

J'ai beaucoup entendu parler de Laura Kasischke, mais je n'ai encore jamais ouvert un de ses livres... Les sujets peut-être, très noirs, ne me donnent pas envie plus que ça? Mais je la découvrirai un jour j'espère, merci pour votre billet en tout cas.

[Elisabeth]

Je ne connais absolument pas cette auteure. Je suis admirative de votre persévérance... Pour ma part, j'ai vite tendance à abdiquer !